Tuesday, September 27, 2011

Attention aux chats !

Voilà pouquoi il ne faut pas flatter un jolit petit chat errant au Népal pour ensuite se frotter les yeux avec ses doigts:


Hé oui, une bonne petite crise d'allergie pour me rappeler de ne pas toucher aux animaux dans la rue.  Mais c'est plus fort que moi, je ne me dompte pas.  À McLeod Ganj je me suis fait mordre par un chien qui n'était décidément pas d'humeur à se faire gratter les oreilles, ça aurait dù me servir de 
leçon !  Pour ceux qui s'inquiéteraient, après peu de temps la conjonctivite était calmée et après 24h l'enflure avait commencé à réduire.

Je ne pourrai sûrement pas arrêter de toucher aux animaux mais la prochaine fois je vais y penser à deux fois avant de me mettre les doigts dans les yeux !

À part ça ici tout va bien.  Notre ami Hugo est arrivé à Kathmandu hier et on sera ensemble pour 4 ou 5 jours.  Lui part escalader le mon Mera alors que nous on part en direction de la Thaïlande dès mardi.  On est bien content de voir Hugo, le premier visage que l'on connait depuis 6 mois.  Hier nous sommes allés l'attendre à son hôtel.  Son avion atterrissait à 17h, on s'est donc rendu à l'hôtel à 19h pensant ne pas trop avoir à attendre.  Finalement il est arrivé à 20h à cause du traffic.  Vous auriez dù nous voir moi et Marge à attendre impatiemment Hugo comme s'il s'agissait du Père Noël !  Dès que quelqu'un arrivait on sursautait pensant que c'était lui.  Un véhicule est entré dans le stationnement avec à son bord un homme portant la casquette, j'étais certain que c'était lui (Hugo porte toujours une casquette des Indians de Cleveland).  Je suis parti à sa rencontre pour me rendre comtpe que c'était un népalais à casquette.  
Il a bien fini par arriver, un peu fatigué de son voyage de près de 30 heures mais bien "willing" pour prendre une bonne Gorkha bien froide.

Saturday, September 24, 2011

Népal: À dos d'éléphant

Depuis 3 semaines déjà nous sommes au Népal et ça fait du bien !  Voici d'ailleurs un extrait du guide du routard au sujet de Kathmandu : 
" Le routard, sauf s'il vient de l'Inde, sera frappé par l'agitation [...] qui y règne"
Et c'est tout à fait vrai.  Kathmandu est une grande ville c'est vrai et il y a des voitures et des klaxons.  Mais comparé à l'Inde c'est très tranquille, voir silencieux. Une autre chose qui frappe lorsqu'on arrive au Népal c'est le sens de l'esthétique.  Les restaurants, même les petites bicoques, sont bien mis et propres, les multiples terrasses sont au milieux de luxuriants jardins ou sur le toit des hôtels d'où l'on peut admirer les sommets enneigés des alentours.  La plupart des hôtels se font aussi un devoir d'avoir un jardin aménagé où il est possible de prendre le petit déjeuner où de s'installer pour une petite bière en après-midi.  


C'est donc avec enthousiasme que nous avons passé près d'une semaine à Kathmandu à découvrir le quartier touristique de Thamel.  Puisqu'on est au pays du trek et de l'escalade, Thamel regorge de magasins de plein-air qui offrent tout l'équipement nécessaire à des prix à faire rougir les Mountain Coop et La Cordée de ce monde !  On y retrouve des vêtements et de l'équipement de marques telles North Face, Mountain Hardware, Black Diamond, etc.  C'est vraiment plaisant de faire le tour de ces commerces, magasinage en vue !  Après une semaine à découvrir Kathmandu et ses temples, nous avons décidé de prendre l'autobus en direction de la réserve faunique du parc de Chitwan où il est, semble-t-il possible d'observer des tigres et rhinocéros en liberté.  Direction le village de Soraha.


Les 6 heures d'autobus qui nous séparaient de Soraha nous ont permis d'observer des paysages spectaculaires où des champs de riz en flanc de montagne étaient surplombés de sommets rocheux enneigés.  Les petits villages parsemés tout le long de la route étaient eux aussi magnifiques et ils témoignaient du sens de l'esthétisme des tibétains.  La route une expérience en soi que l'on peut qualifier de vertigineuse.  Un pavé étroit et en très mauvais état serpente le flanc des montagnes.  Il a fallu souvent arrêter pour laisser passer le traffic en sens contraire, sinon c'était le précipice !
Une fois rendus, l'employé de l'hôtel nous attendait au terminus tel que promis.  Nous avons logé dans un très bien endroit, encore une fois un grand jardin se trouvait au pied de notre petit balcon privé d'où l'on pouvait boire notre café le matin en observant l'éléphant de l'hôtel dont l'enclos ne se trouvait pas très loin.
La première journée nous en avons profité pour visiter le village.  La première chose qui nous frappe c'est que nous croisons plus souvent des éléphants dans les rues que des voitures !  Les géantes (ce sont toutes des femelles) passent lourdement mais silencieusement à côté de nous alors que l'on marche sur le trottoir.

























Ce sont des bêtes vraiment magnifiques et le fait de pouvoir les observer de si près est quasiment émouvant.

Le lendemain une grosse journée nous attendait.  Tout d'abord, nous avons été prendre une petite marche dans la forêt accompagnés de 2 guides armés... de bâtons.  En arrivant, notre guide nous informe des règles de sécurité:

<< - Si vous rencontrez un rhinocéros et qui charge, courez en ziguezaguant entre les arbres.  Si vous le pouvez, grimpez à un arbre d'au moins 3 mètres.
Si on voit un éléphant sauvage, faites vous discrets et s'il charge.... bien là ça va mal !>>

C'était très rassurant !  Finalement nous n'avons vu ni rhinocéros ni éléphant mais beaucoup de cerfs, des insectes et des maudites sangsues.  Elles sont partout et elles nous grimpaient dessus par dizaines.  On s'est fait mordre à plusieurs reprises et à toutes les 5 minutes on arrêtait pour vérifier nos pantalons... vive la jungle !

En après-midi nous avons fait un peu la même chose mais cette fois-ci à dos d'éléphant !  On s'installe à quatre dans une petite nacelle fixée sur le dos du pachyderme.  L'expérience est totalement géniale, on peut sentir la force et l'énormité de l'animal tout en réalisant sa docilité et sa douceur.  Le conducteur est assis sur son cou et dirige l'animal en lui frappant sur la tête avec un bâton.  Nous avons eu un conducteur très respectueux de l'animal mais nous avons été témoins d'autres qui frappaient littéralement de toute leur force avec une barre de fer sur la tête de leur éléphant.  C'est un peu moins réjouissant.  Nous avons été très étonnés de voir à quel point les animaux de la forêt se laissent approcher par les éléphants.  C'est comme si ils ne remarquaient pas que nous étions sur son dos, nous avons pu approcher de très près des hordes de cerfs.   Malheureusement, les cerfs furent encore une fois le seul animal que nous avons pu apercevoir ce jour là.





Le lendemain matin, nous avons vécu probablement l'expérience la plus marquante de notre voyage jusqu'à date.  La baignade avec les éléphants.  Tous les matins les conducteurs amènent leur éléphant à la rivière tout près du village pour se baigner.  On se rend vite compte que l'animal raffole de l'eau.  Il se couche sur le côté pendant plusieurs minutes, la tête en dessous de l'eau et la trompe sortie come un tuba pour respirer.  Pendant ce temps, le conducteur le ponce littéralement avec une grosse roche.  Il lui frotte très rigoureusement la peau avec la pierre pour le nettoyer, c'est de l'exfoliation à l'extrème !  Tout l'animal y passe, de la trompe à la queue, l'opération peut prendre pas loin d'une heure dépendamment du conducteur.  L'éléphant aime aussi jouer dans le courant, au  milieu la rivière est plus profonde et l'eau y circule vite.  L'animal s'y rend et se laisse couler, encore une fois la trompe sortie et il peut rester comme ça plusieurs minutes.  Pour 100 roupis (1.35$) il est possible de faire la baignade avec l'éléphant.  On embarque sur le dos et on se rend dans l'eau.  Il commence par nous arroser avec sa trompe selon les instructions de son conducteur.  Une fois bien mouillé, le conducteur lui commande de se coucher sur le côté nous projetant du mème fait à l'eau.  On peut aussi si on le veut, aller dans un endroit plus creux de la rivière et plonger de l'animal.  Je me suis amusé à faire des backflips à partir de la tête de l'éléphant.  L'expérience est tellement agréable que nous y sommes retournés plusieurs fois, 2 fois pour la baignade et 3 ou 4 fois seulement pour aller regarder les éléphants se baigner.

N'ayant pas vu de rhinocéros lors de nos deux balades en éléphant, le gérant de notre hôtel (qui nous a vendu les tours) était un peu découragé pour nous.  Un soir il vient cogner  à notre porte et nous dit :
<< -Il y a un rhinocéros près des étables à éléphants, vous voulez y aller ?  Je vous y emmène
- Euh, c'est combien ? (on a développé un réflexe de toujours demander avant !)
- C'est comme vous voulez, mais il faut y aller vite !
- Ok ! >>
On part donc à marcher dans le village en direction de la rivière d'un pas digne d'une marche olympique.  On courrait presque.  À un moment, le gérant voit passer un de ses amis avec un pick-up, il lui demande en népali s'il peut nous amener plus près des étables.  L'ami accepte, on embarque donc dans la boìte du pick-up et on se rend sur place.  On traverse les étables rapidement et soudain on aperçoit un rhino au loin.  La tension monte !  On se met à courrir dans la bouette, ça r'volait partout.  On aperçoit un attroupement de gens près de la rivière, on s'y dirige et on voit un énorme rhinocéros entrer dans l'eau.  Il venait pour s'y baigner.  Nous avons eu la chance de pouvoir l'observer de très près pendant plusieurs minutes.  Un peu plus tard, notre accompagnateur nous dit de le suivre, le premier rhino que l'on a vu plus tôt se déplace.  On se dirige dans sa direction et on se rend compte qu'il s'en vient vers nous.  Plusieurs autres touristes s'était ammenés et ils étaient accompagnés de guides.  Ces derniers, incluant notre gérant d'hôtel, géraient la foule pour éviter qu'on se fasse encorner par le mastodonte.  On s'est donc fait tout petits le temps qu'il passe près de nous pour en fait aller rejoindre le gros mâle pour la baignade.



On a appris par la suite que le jeune rhinocéros était en fait le petit du gros mâle et que la mère s'était fait tuer par des braconniers.  Le mâle s'occupe donc de son rejeton mais il ne peut pas aller trop loin dans la forêt car les autres mâles risque de l'attaquer.  Il reste donc aux alentours du village et il viennent se rafraîchir presque à tous les jours à cet endroit.


Pour terminer notre séjour au parc de Chitwan nous nous sommes loué des vélos et on s'est rendu au centre de reproduction des éléphants que nous pouvons visiter.  Nous y avons rencontré un bébé éléphant tout à fait charmant.  Il était très joueur et curieux.  Il venait nous voir, nous présentait sa trompe et a même essayé de lutter avec moi.  Même bébé, un éléphant c'est fort et c'est lourd !  Une autre expérience inoubliable.


Nous sommes donc repartis de Chitwan avec le coeur un peu gros pour se rendre à Pokhara d'où nous pouvons observer les Annapurnas dans toute leur splendeur et d'où nous avons fait un trek de 4 jours dans la magnifique campagne népalaise.  À bientôt !



Sunday, September 18, 2011

Où sont les femmes?

Je ne m'en suis pas rendue compte immédiatement, mais après un certain temps en Inde, une question s'est mise à me chicoter,... mais où sont les femmes? 
Ce n'est pas qu'il n'y en a pas, on les remarque passer dans la rue avec leurs sarees aux couleurs magnifiques, mais à un certain point on se rend compte que nous n'avons pas beaucoup d'interraction avec elles.  Ce sont des hommes qui nous servent dans les restaurants, qui nous accueillent dans les hotels, qui tiennent les commerces, qui nous abordent dans la rue pour discuter et qui nous conduissent (à l'exception d'une conductrice de rickshaw rencontrée à Pondicherry!).  Il y a souvent des attroupements d'hommes dans les rues, qui prennent le thé et qui discutent, qui ont une vie sociale bien visible à nos yeux de touristes.  Comme je le disait ci-haut, ce n'est pas qu'il n'y a pas de femmes dans les rues, mais elles ne sont souvent que de passage.
C'est encore plus frappant dans le nord de l'inde qui est beaucoup plus conservateur.  C'est d'ailleurs où j'y ai été le plus boulversée en tant que femme. Il me fallait parfois passer par JF pour faire des demandes, car je ne me sentais pas toujours écoutée.  À se promener dans les rues, j'ai remarquais que pratiquement tous les regards étaient dirigés vers mon corps plutôt que mon visage, on finit par se demander ce que la femme représente pour eux.  Je vous parle de leurs regards, mais ils ne s'arrêtent pas toujours qu'à cela...
J'ai vécu une autre expérience particulière, au Cachemire cette fois.  Nous étions en voiture avec notre guide Javed et son oncle d'un certain âge et nous faisions la tournée de villages assez reculés.  Vers la fin de l'avant-midi, on s'arrête dans une petite boutique et Javed me dit:
" Je vais t'acheter un foulard pour la tête, nous arrivons dans des villages (musulmans) très conservateurs.  Il s'agit d'une journée de prière spéciale du ramadan, le dernier verdredi." 
Encore aujourd'hui, je me demande si cette demande avait pour but d'appaiser le malaise de nos accompagnateurs ou s'il s'agissait vraiment d'une necessité.  Ça vous étonnera peut-être, mais j'ai effectivement porté un voile sur ma tête pour le restant de la journée,
Moi en Audrey
je me suis prise pour Audrey Hepburn le temps d'un après-midi.  Une fois le foulard sur ma tête, JF m'a regardé d'un drôle d'air et m'a dit:
" C'est vraiment étrange"
et quelques secondes après, Javed me regarde et me dit:
" Wow ça te va bien, je crois que t'es plus belle avec un foulard"
 Comme quoi, tout est relatif! 
L'expérience fut particulière.  Le regard des gens change du tout au tout.  C'est un geste qui m'a paru très apprécié, les gens me souriaient beaucoup plus (ou riaient de moi? ) plutôt que de me regarder d'un regard soutenu.  Je crois que l'expérience a été plus marquante pour JF que pour moi.

Comme vous le savez, nous sommes maintenant au Népal et il y a déjà une grande différence au niveau de la place de la femme, nous en cotoyons maintenant beaucoup et ça fait du bien!  Nous ne sommes pourtant pas à l'autre bout du monde, nous sommes dans le pays voisin. Les différences que nous remarquons lorsque nous traversons une frontière nous étonnent à chaque fois.

Sunday, September 11, 2011

Le Québec dans notre assiette

Nous revenons de souper et il faut partager avec vous l'expérience culinaire que nous avons eu. Peut-être que vous vous imaginez qu'on a essayé quelque chose d'étrange et d'insolite, mais non, au contraire, ça nous a rapproché de notre chez-nous! Nous avons eu toute une surprise de voir de la "Poutin" au menu d'un resto d'un minuscule village au fond du Népal. On a pas pu s'empêcher de l'essayer!
C'est une poutine en deux temps, les frites et le fromage d'un côté et la sauce de l'autre. Le fromage a préalablement été fondu et grillé légèrement sur les frites ce qui donne un bon petit goût. La sauce elle, est relevée, on est quand même en asie. Est-ce que c'était réussit? Et bien oui, c'est définitivement la meilleure poutine que nous ayons mangée depuis les 5 derniers mois, on a presque liché l'assiette. Je sens la question vous bruler les lèvres: comment la recette secrète de la poutine c'est rendue jusqu'au Népal? Et bien il semble qu'un québécois soit passé par ici et ait partagé la recette avec le proprio. Il avait l'air bien au courant que c'était un fast-food chez nous et c'est comme ça qu'il le présente ici aussi. Il était bien content qu'on lui dise qu'elle était bonne "Dans ce cas je ne changerai pas ma recette!"

Vous voulez manger une poutine au Népal, et bien rendez-vous à Sauraha à la frontière du parc de Chitwan. C'est un magnifique petit village bien tranquille où on peut marcher au milieu de la rue, comme dans notre jeunesse. Ce matin nous avons assité à la baignade des éléphants et on devrait y participer demain. On vous en redonne des nouvelles.

Thursday, September 8, 2011

Inde, suite et fin.

Il y a maintenant 3 jours que nous sommes à Kathmandu au Népal et on est très content. Content parce que Kathmandu est une ville très agréable et qu'on avait hâte de partir de l'Inde. On était un peu tanné, le milliard et demi d'indiens commencaient à nous taper sur les nerfs, le traffic, les kaxons et les contrôles de sécurité aussi. Ne pensez pas que nous n'avons pas aimé l'Inde, au contraire. C'est un pays magnifique et très ... stimulant. Nous avons aimé l'Inde mais 2 mois et demi c'est suffisant. On passe à autre chose.

J'aimerais tout de même relater quelques anectodes sur l'Inde dont on ne vous a pas encore parlé et qui sont dignes de mention.

Sécurité:
La sécurité est très importante en Inde. La menace terroriste persiste toujours et partout, d'ailleurs pendant notre présence il y a eu 1 attentat à Mumbai et 2 jours après que l'on ait quitté Delhi, il y en a eu un autre au palais de justice. Les indiens sont donc sur les nerfs et celà ce traduit par des mesures de sécurité extrêmes. Par exemple, prendre le métro est aussi intense que de prendre l'avion. Tout le monde qui entre dans le métro a droit à une fouille corporelle et les sacs sont passés aux rayons X, pareil comme à l'aéroport. Si vous avez une grande quantité de liquide (une fois j'avais 2 bouteilles de bière dans mon sac à dos) ils vous demandent de l'ouvrir et ils vérifient le contenu. Va pour le métro... mais c'est comme ça aussi dans les centres d'achat, les magasins et la plupart des endroits publics. Il y a des détecteurs de métal partout et des gardiens pour vous fouiller avec une section spéciale avec paravents pour les femmes. Un matin à Calcutta on voulait simplement aller déjeuner et j'avais faim... j'étais marabout. Comme à l'habitude on a fouillé mon sac et on nous a passé au détecteur de métal, mais ce matin là ils ont aussi décidé de me faire une fouille corporelle. Ça y était, je leur ai pété une petite coche et j'ai sacré mon camp, on est dans un res-tau-rant, pas dans un aéroport. On a fini par manger un petit muffin tout sec dans un café pour déjeuner !
Malgré toutes ces mesures on voit que les forces policières ne sont pas du tout en contrôle. La preuve c'est qu'il y a eu deux attentats en 3 mois faisant plusieurs dizaines de morts et de blessés. Ce doit être très frustrant pour la population. J'ai personnellement la forte impression que la police ici c'est n'importe quoi (comme beaucoup de choses d'ailleurs). C'est une occasion pour quelques personnes d'avoir des bons salaires sur le dos du reste de la population sans trop avoir à faire grand chose. La preuve, c'est qu'il y a une police de la route mais tu peux faire vraiment n'importe quoi au volant d'un véhicule ici sans que rien ne t'arrive. De toute façon, si tu te fais arrêter par un policier zélé tu n'as qu'à lui donner un peu d'argent et l'affaire est ketchup.

Delhi et Taj Mahal:
Nous avons passé notre dernière semaine en Inde à Delhi. On en a profité pour visiter la ville qui (selon moi) était quand même intéressante.  C'est très grand et très disparate.  Le vieux Delhi est très typique de ce qu'on peut s'imaginer d'une ville en Inde en tant que nord-américain. Fermez vous yeux, imaginez vous à Delhi... et voilà, c'est ça, c'est le vieux Delhi. Des rues étroite bondées de piétons, voitures, vélos, rickshaw. Tout ça forme un incroyable bouchon de circulation bruyant et odorant. Dans cette cohue règne tout de même un certain ordre, quand on regarde ça de l'extérieur on se dit que jamais au grand jamais un véhicule ne réussira à se sortir de là... mais ça finit par bouger et chacun fait sont chemin à travers la masse.
Le traffic dans une rue du vieux Delhi


Le quartier central appelé Connaught Place est un endroit très chic. Visiblement destiné aux riches et aux touristes, Connaught Place est bondé de restaurants chers et de magasins de luxe. C'est un quartier qui vaut le détour mais qui somme toute est plus ou moins intéressant, surtout que la bouffe est chère et pas très bonne !

Étonnament, on retrouve à Connaught place beaucoup de magasins de livres dont certains sont spécialisés. On en a entre autres trouvé un spécialisé sur les avions, on pouvait y trouver les manuels techniques, les guides d'entretien, les livres de formation d'à peu près tous les avions dans le monde. On a aussi découvert les sections d'ingénierie de certaines librairies. On y a passé un après midi au grand complet à bouquiner dans les livres techniques et à s'émerveiller à quel point c'était pas cher. Par exemple, le livre d'électronique Sedra-Smith écrit par un prof de l'université de Toronto que j'avais payé 150$ au Québec se détail à un gros 8$ en Inde. C'est comme ça pour tous les livres techniques, on y retrouvait presque tous les livres qu'on avait utilisé durant notre bacc. On capotait, dommage que la poste soit si chère !
Parlant de poste, nous avons fait quelques achats et nous n'avions pas envie de trainer tout ça pendant les 6 prochains mois. On s'est donc expédié une petite boîte. Facile vous me direz ? Cela nous a pris près de 2 heures au bureau de poste. Petits conseils pour ceux qui tenteraient l'expérience:
- Surveillez votre place dans la "file". En fait c'est comme ça partout en Inde, si vous voulez passer un jour, imposez vous et ne laissez pas d'espace entre vous et le comptoir car quelqu'un tentera de se faufiler et de dépasser tout le monde.
- Souriez ! Les indiens sont des gens généralement souriants mais on sent une certaine tension lorsqu'on fait la "file" et les commis sont aussi tendus. Un beau sourire bien placé détend l'atmosphère et joue en votre faveur. Ça nous a bien servi afin d'accélérer un peu le processus.
En fait, notre aventure au bureau de poste aurait pu faire l'objet d'un blog au complet. En gros on a finit par réussi à envoyer notre boîte après 2 heures à tenter de trouver le bon comptoir, attendre que les commis aient finit leur break, attendre qu'ils trouvent la boîte et qu'ils la dépoussièrent, attendre qu'ils trouvent comment assembler la boîte et attendre qu'ils découvrent comment imprimer le code-barres à coller sur la boîte. Très amusant !
Pour en finir avec Delhi, nous avons aussi visité le quartier du parlement avec ses immenses parcs de verdure et son très moderne musée de l'art moderne (où il y a beaucoup de peintures :). Nous avons beaucoup aimé le quartier Hauz Khas Village où une atmosphère peace & love boème règne avec ses petites galleries d'art et ses cafés branchés qui jonchent les ruelles étroites.  Et enfin, Karol Bagh, le quartier de notre hôtel avec son immense marché et son temple du singe était le bon endroit où rester. 



Je dois faire mention du métro de Delhi qui, mis à part ses fouilles systématiques, est très efficace et agréable. Les wagons construits par Bombardier (souvent bondés) et les stations sont climatisés et les trains sont neufs (le métro date de 2004).

Durant notre séjour à Delhi, nous avons décidé d'aller voir le fameux Taj Mahal.  Il est situé dans la ville d'Agra à environ 250 Km de Delhi.  On choisit donc de s'y rendre et de revenir dans la même journée.  On organise un chauffeur avec notre hôtel et à 6h du matin on part.
Comme nous sommes en Inde, le trajet de 250 Km prendra près de 6h à faire.  Il faut tout de même dire que notre chauffeur nous a fait faire une petite escale pour déjeuner.  Nous avons arrêté dans un piège à touristes où tous les chauffeurs de taxi arrêtent.   Le premier signe était les différentes étales de babioles à vendre dans l'entrée et dans le restaurant.  On prend place et on regarde le menu, nous étions habitués à payer notre nourriture plus cher depuis que nous étions à Delhi mais là, ça dépassait les bornes.  On a décidé de se prendre des toasts avec de la confiture à 3$ chaque !  Vraiment !
On poursuit notre chemin.  À un certain point sur la route on se rend compte que le traffic est arrêté devant nous, il y a une déviation.  On s'approche lentement du policier qui nous fait signe de changer de voie, le chauffeur s'exécute et on comprend que l'on vient d'arriver sur le lieu d'un accident.  En regardant la scène je me dis que c'est sur la fin, les véhicules ont été déplacés car on n'en voit aucun.  Mais en avançant un peu plus on voit qu'il y a un corps découvert sur la chaussée, deux policiers sont penchés dessus et semblent s'affairer à trouver un moyen de le déplacer.  En passant à côté on voit que le corps au torse dénudé est complètement couvert de sang, l'homme est probablement mort.  Mais c'est en le dépassant qu'on réalise l'ampleur de l'accident.  L'homme n'a qu'un paquet de lambeaux de chair sanguignollants en guise de tête.  Je n'en croyait pas mes yeux, la mâchoire m'a tombée.  Je ne pouvais pas quitter la scène du regard et j'ai continué à observer par la fenêtre arrière de la voiture.  Peu après que l'on ait dépassé l'homme, les policiers ont tenté de le soulever par les épaules, rendant encore plus évident l'état de la tête de l'homme décapité.  Une bouette rouge pendait de ce qui lui aura servi de boîte cranienne, les policiers se rendirent compte que leur prise n'était pas bonne, ils relâchèrent la victime qui retomba dans ses viscères.  La scène était plus que troublante, je n'avais personnellement jamais été témoins de ce genre d'événement... Ouf !  En fait, ça me fait penser que nous avons été témoins d'un autre accident au Cachemire.  Ici comme dans plusieurs autres pays que nous avons visité, les femmes passagères sur une moto s'assoient en amazone.  C'est à dire assis de côté les deux jambe du même bord de la moto.  C'est une position pratique lorsque tu portes une robe mais pas trop sécuritaire.  Nous étions à Srinagar et on marchait sur le trottoir quand on a entendu un cri de femme en détresse.  On a juste le temps de se retourner pour voir une femme sans casque se faire projeter de sa place sur la moto.  Elle a volé dans les airs et a terminé sa course en faisant violemment contre une voiture garée au bord du chemin.  Heureusement, la femme n'a rien eu.  Après quelques pleurs elle a repris sa place et ils sont repartis. 
Suite à ces émotions fortes (et à quelques heures de route) nous arrivons à Agra.  Notre premier arrêt se fait à la tombe de "Akbar the Great", le plus puissant des Mughals (à prononcer "moghul") qui ait vécu.  Les Mughals (pour ceux qui ont lu Harry Potter, non ce ne sont pas des non-magiciens) sont les Maharajas qui ont régné sur plusieurs régions de l'Inde avant et pendant l'ère coloniale britannique.  L'empire Mughal a construit de très belles choses en Inde (dont le Taj Mahal) et nous avons eu la chance de visiter quelques sites magnifiques construits par ces derniers au Cachemire.  Nous nous trouvons donc à la tombe d'Akbar, un site immense et opulent.  Plusieurs magnifiques bâtiments sont disposés aux 4 coins du jardin où se trouve le bâtiment central qui abrite la tombe du roi et de sa famille.
Arche d'entrée au jardin
Une fois à l'intérieur bien... y'a un tombeau... c'est pas mal ça.  Ma pensée à ce moment est qu'il faut que tu t'aimes en tabarnouche de ton vivant pour te faire construire une grosse tombe de même.  En tout cas... mais il faut dire que j'ai toujours eu un peu de misère avec la monarchie.  Mais on parle tout de même d'une autre époque, le bonhomme est mort en 1613 !

Suite à cette visite, direction Taj Mahal.  Mais il commence à se faire tard et on demande à notre chauffeur de nous ammener au resto pour dîner avant de s'y rendre.  On lui spécifie bien de nous ammener à un resto pas trop cher car ce matin c'était exagéré.  Tel que prévu, le resto où l'on se rend est une autre attrape touriste.  On regarde tout de même le menu et on décide que non, on va ailleurs.  On part donc à pieds, on marche quelques minutes et l'on trouve un petit resto local... parfait !  On y mangera un délicieux thali pour moins cher qu'une bière à l'autre endroit.

Finalement le Taj Mahal.  Après avoir payé 15$ chacun on entre sur le site.  C'est bien vrai, c'est magnifique.  Il y a des milliers de touristes pour la plupart indiens.  Comme sur tous les sites touristiques en Inde, on se fait demander de se faire prendre en photo avec eux (je n'ai d'ailleurs pas encore compris c'est quoi leur trip).  D'habitude on dit oui, mais là il y a tellement de monde que l'on décide de refuser systématiquement.  Et on a bien fait, je pense qu'on s'est fait demander au moins 50 fois si c'est pas plus.  Certains étaient fucking insistants, à la fin on disait : OK, mais ça coûte 50 roupis par personne.  Ils nous lâchaient !  On s'approche du bâtiment de marbre et on entre.

Contrairement à ce que l'on pensait, l'intérieur n'est qu'un gros tombeau (et oui, encore !).  Il est formé d'une très grande pièce principale au centre de laquelle est disposé les tombeaux du roi et de sa femme préférée.  Celle pour laquelle il a fait construire le Taj Mahal.  C'est supposé d'être très romantique mais quand on sait qu'il avait plusieurs femmes et qu'il en a choisit une ça brise le charme un peu non ?  Il fait très chaud et l'intérieur du bâtiment sent très fort la chambre de hockey après un match intense, une odeur de swing humide et chaude.  Bref, ça sent le cali....  et y'a pas grand chose à voir.  On ressort, on prend quelques photos et on refuse de se faire photographier encore quelques dizaines de fois.
Finalement, le Taj Mahal c'est un gros bloc de marbre.  Magnifique.  Je suis content d'y être allé et de l'avoir vu en personne malgré la chaleur et les touristes.
Après cette journée chargée on s'en retourne vers Delhi.  Nous avions remarqué durant le trajet d'arrivée que notre  chauffeur avait l'air de s'endormir un peu.  Au point où on lui a demandé s'il était fatigué, il nous a affirmé que non.  Mais pour le chemin du retour c'était pire que pire.  Il cognait littérallement des clous et vascillait dans la route.  Il a fallu lui dire d'arrêter prendre un café.  On était vraiment stressés, on a passé tout le trajet à le surveiller en regardant sa face dans le rétroviseur.  Quand il commencait à trop s'endormir, on lui disait d'arrêter de d'aller prendre une marche.  À la fin, dans les derniers kilomètres avant d'arriver dans le traffic de Delhi il a fallu lui parler constamment afin de le tenir réveillé.  Il nous a affirmé avoir pris des médicaments contre le rhume et c'est pour ça qu'il s'endormait... et il avait effectivement le rhume.  Super !  En plus d'être stressés pendant 6h on va finir avec un rhume.  Finalement on s'est rendus en banlieue de Delhi où le traffic était tellement intense que nous n'étions plus trop stressé qu'il s'endorme, on était arrêtés la plupart du temps.

Il y aurait encore tant à dire sur notre séjour au pays des épices mais on s'en garde pour vous conter de vive voix à notre retour ;)  Je pense que Marjori a encore un blog de l'Inde dans sa manche mais après ça on vous parlera du Népal.  Hugo, on t'attend dans 2 semaines, on a bien hâte de te voir !

Friday, September 2, 2011

Les retardataires

Cela fait quelques commentaires que l'on reçoit comme quoi celà fait longtemps que nous n'avons pas écrit sur le blog. C'est bon signe, ça veut dire que vous appréciez La plupart du temps notre réaction est de dire que non, non, on vient juste d'écrire, mais en regardant la date de notre dernier post on se rend compte que ça fait plus d'un mois. Le temps passe très vite. Ça passe vite mais il y a aussi qu'écrire un blog du même genre qu'on le fait depuis le début demande de la discipline, du temps et de l'inspiration. Souvent on veut écrire mais on a l'impression que ce sera trop long ou on a quelques anecdotes floues en tête qui nous semblent pas assez pour en faire un blog.
Alors j'ai décidé de faire plus de blogs mais plus courts, on verra ce que ça donnera et ça ne veut pas dire que nous ne feront plus de plus longs posts.

Ceci dit allons pour notre aventure principale.
Cela fait quelques fois que l'on prend l'avion depuis le début de notre voyage et encore plus dans notre vie. Prévoyants comme nos sommes, nous arrivons toujours au moins 3h à l'avance à l'aéroport pour les vols internationaux ou 2h pour les vols locaux. On suit le guide du parfait petit voyageur à la lettre sur ce point. Nous ne craignons ni les fouilles, ni les files, ni les retards... on est toujours à l'heure ! C'est donc toujours avec stupéfaction et amusement que l'on voit parfois des passagers arriver en retard dans l'avion. Après que tout le monde soit assis depuis quelques minutes et même parfois que le capitaine ait annoncé le retard du décollage à cause des retardataires. On trouvait toujours ça un peu comique de voir arriver les pauvres passagers en retard, un peu énervés et en sueur prendre leur place dans l'avion maladroitement. S'ils étaient prévoyants et s'ils suivaient leur guide du parfait petit voyageur comme nous, ils n'auraient pas ce problème.

La semaine dernière nos devions prendre l'avion de Srinagar au Cachemire vers Delhi. Fidèles à notre habitude nous quittons notre (très mauvais) hôtel-bateau 3h à l'avance pour s'assurer d'être à l'heure. Le passé du Cachemire étant ce qu'il est, la sécurité à l'aéroport est ridiculement élevée, nous nous sommes fait fouiller et passer au rayon-X au moins 6 fois (incluant le moteur et le dessous de la voiture taxi) avant d'arriver à la porte d'embarquement. Ils nous font même sortir dehors afin d'identifier nos bagages et s'assurer que ce sont bien les nôtres avant de les embarquer dans l'avion.
Petite anecdote cocasse à ce sujet, nous étions en train d'attendre notre embarquement alors qu'on commis de la compagnie d'avions vient nous voir et nous demande de le suivre.
<< - Monsieur, quelque chose vibre dans votre valise
- Hein ?
- Votre valise vibre, avez-vous un rasoir électrique ?
- Heu, non.>>
Incrédule, je regarde Marjori qui me fait signe que oui de la tête.
On suit le monsieur qui nous amène dehors où tous les bagages sont empilés sur le tarmac en attente d'être embarqués dans l'avion. On identifie la valise de Marjori qui était bien fermée avec un Ty-rap. Après quelques minutes, les employés ont habilement réussi à enlever le Ty-rap du sac sans le briser en n'utilisant qu'un stylo. Une petite foule s'était rassemblée pour voir ce qui se passait (c'est bien l'Inde ça !) et pour voir Marjori vider sa valise à terre pour trouver son épilateur électrique. Ce fut bien comique. On retourne à la salle d'attente, il restait une bonne heure et demie avant le départ du vol. Normalement l'embarquement se fait à peu près une demie heure avant le décollage dépendamment de l'aéroport. Une heure et demie avant le décollage donc et notre vol n'était pas encore indiqué sur les écrans, on ne savait pas à quelle porte on devait attendre. Le temps passe et on va voir l'écran de temps en temps. Une demie heure avant le décollage et notre vol n'apparaissant toujours pas à l'écran mais les vols décollant après le nôtre y étaient. On trouvait ça louche alors on décide de chercher l'information, à l'aéroport (comme un peu partout en Inde) c'est la cohue. À travers tout le monde je n'arrive pas à apercevoir un préposé de SpiceJet, notre compagnie d'avion. J'ai beau demander aux préposés des autres compagnies, ils me regardent tous avec un certain mépris et refusent de m'aider. Finalement, j'en aperçoit un et je m'écris

<< -SpiceJet !! >>

Le commis se retoune vers moi, je lui montre ma carte d'embarquement et ses yeux deviennent ronds. Il me pointe un avion sur le tarmac que l'on avait vu avant et dans lequel montaient des gens depuis lontemps. Il me dit un peu affolé:

<< - C'est cet avion ! Vous devez embarquer immédiatement.
- OK, laissez moi aller chercher ma femme >> (oui, en inde on est mariés !)

Je cours dans les escaliers et le commis me suit, Marjori nous voit arriver et elle comprend qu'on doit partir alors elle commence à serrer nos choses dans le sac à dos. Pendant qu'elle termine, le commis inspecte nos cartes d'embarquement et commence à annoncer notre arrivée sur son C.B. Il nous fait signe de nos dépècher... on s'exécute. En marchant vers la porte, je lui demande

<< -Comment on pouvait savoir le numéro de porte ?
- Vous n'avez pas regardé les écrans ?
Vous devez aussi écouter les annonces.
- Elles sont en fucking Hindi vos annonces, comment tu veux qu'on comprenne ? >>

Vive l'inde !

On a donc couru et on a eu chaud. En embarquant dans l'avion nous étions en sueur et nous étions un peu nerveux. Les gens nous regardaient avec un petit sourire en coin. On a maladroitement pris notre place dans l'avion, on s'est regardés et on a rit un coup. À l'avenir, nous ne rirons plus des retardataires car il y a certaines occasions où on ne contrôle pas tout !