Tuesday, August 30, 2011

La tête dans les nuages

Ça fait maintenant 8 semaines que nous sommes en Inde et nous sommes un peu essoufflés et un peu étourdis de la cohue qui règne un peu partout. Il faut dire que nous avons fait plusieurs destinations assez peuplées dans les dernières semaines : Kolkata, Varanassi et Delhi. Nous avons donc par la suite filé dans les montagnes à McLeod Ganj et y avons passé une grosse semaine ralaxante de remise sur pied pour ma part ( des petits problèmes gastriques) et de balades dans le village "plutôt" tranquille. Le seul désagrément, c’est qu’il a plut à tous les jours.

Il nous fallait choisir nos destinations pour nos 2 dernières semaines en Inde, nous n’allions quand même pas passer 3 semaines à McLeod Ganj ! Après avoir discuté avec Javed, le gérant de notre hotel, nous avons décidé de partir encore plus au nord.

Direction : Cachemire

Le Cachemire n’a pas eu une très bonne presse dans les 20 dernières années et est encore considéré comme une destination à risque par le gouvenement canadien. Nous partons quand même dans de bonnes conditions, Javed sera notre accompagnateur. Il est originaire du Cachemire, sa famille y habite toujours, y compris son fils et sa femme. Il nous promet donc une super semaine tout organisée et tout comfort. Ça aussi c’est alléchant, après 5 mois à tout planifier, ça va nous donner un "break".

Nous mettons donc le cap sur Pahalgam, le village de Javed et aussi une des principales villes où débuter des treks. Nous partons à 21h, nous devrions arriver vers 5h dans la nuit. En entrant dans la voiture, ils allument fièrement la radio en nous disant que c’est illégal dans une voiture touristique, mais que dans celle-ci le tableau de bord a été modifié et rien n’y parait ! Nous aurons donc droit à de la musique indienne pour bercer nos rêves cette nuit. Ça aidera aussi le conducteur à rester réveillé en plus de son tabac à chiquer.

À 6h j’ouvre les yeux, nous sommes sur une route très sinueuse sur le flanc d’une très haute montagne, le panorama est à couper le souffle. Étant donné que nous étions supposé arriver à 5h, nous demandons à Javed si nous sommes bientôt arrivé.

«- Oui oui, très bientôt, il ne reste qu’environ 3 heures »

Il fallait s’y attendre, ici, le temps est élastique !

Il y a des militaires qui marchent de chaques côtés de la route et qui agitent de petits drapeaux rouges aux nombreux conducteurs de camions de marchandises.

«- Le soleil est sur le point de se lever et c’est la période la plus difficile pour les conducteurs. Les cas de sommeil au volant sont plus élevés. Les militaires agitent donc le drapeau rouge pour les garder éveillés. »

Ça c’est du service !

Nous prenons finalement une route plus secondaire, nous approchons.

« - Est-ce que vous savez ce qu’est le Hashich ? »

«- Oui » (Bon, pas encore un autre qu’y veut nous en vendre…)

«- Regardez sur le bord de la route, ce sont tous des plants. Ça pousse de façon naturelle »

Pour en avoir, il y en a ! C’est comme de la mauvaise herbe. Nous nous appercevrons plus tard qu’il y en a partout et sur des dizaines, voir des centaines de kilomètres. En campagne, en ville partout. Nous l’avons vu et pourtant ça demeure difficile à croire !

Notre premier arrêt est la maison familiale de Javid. Il y décharge les cadeaux qu’il rapporte pendant que les membres de sa famille nous installent une table à l’extérieur et nous apporte un excellent thé Cachemiri. Déjà, l’air est plus pur, la température est agréable et la vue sur les montagnes environnantes splendide. Il n’y plus de doute nous sommes en campagne. La famille de Javid a plusieurs terres et cultive fruits et légumes. Nous prenons notre thé à l’ombre d’un arbre à pommes grenade. Avant de repartir nous prenons une belle photo dans le verger de pommiers, on pourrait croire que nous l’avons prise à Oka.

Ils nous amène finalement à notre auberge où un petit bungalow privé nous y attend. Notre lit est plus qu’apprécié après la courte nuit de sommeil que nous avons eu dans la voiture. Après une grosse sieste et une douche, nous allons prendre une petite marche près de notre hotel.



L’ambiance est bien différente du reste de l’Inde. La population locale ne se définit plus comme indienne, mais bien comme Cachemiri. Leur morphologie est différente de même que leur habillement et leur religion (musulmane). Le changement d’architecture est aussi assez frappant. De grosses maisons de 2 ou 3 étages en brique avec de magnifiques boiseries aux fenêtres construites sur de grands terrains. Toutes les membres de la famille y habitent, les grands-parents, les fils, leurs femmes et les petits enfants. Au Cachemire, tout est une histoire de famille !


Deuxième jour : Ti-galop

Nous savions à peu près ce que nous allions faire au Cachemire, mais pas au jour près. Notre première surprise a été d’apprendre que nous partions dès le lendemain pour une pleine journée de visite à dos de cheval.

Nous avons décidé de débuter nos journées d’activité à 10h30, pas de stress, on est en vacances. Ça nous laisse le temps de prendre notre déjeuner et notre thé matinal dans le petit jardin fleuri face à notre bungalow.

À 10h30 tappant, 2 chevaux nous attendaient avec leur maître. Les chevaux sont de petites tailles, mais semblent en bonne santé.

Nous longeons tout d’abord la rivière qui découpe le petit village en plusieurs îles. Il y a beaucoup de courant et elle procure un très joli bruits de fond à notre balade.








Nous débutons la monté vers la montagne dans une petite rue. En passant devant un forgeron, notre accompagnateur nous dit que nous allons arrêter ici une dizaine de minutes pas plus.

«- Nous nous dirigeons vers la montagne, nous allons d’abord changer leurs fers. Les chevaux doivent avoir de bons souliers en montagne. »

Évidemment, changer les fers de 2 chevaux, cela a pris bien plus que 10 minutes. Nous en avons profité pour se remémorer un certain épisode de passe-partout (dans lequel Fardoche ferrait un cheval) et pour admirer un groupe de gitants qui se dirigait vers la montagne.

Une grosse demi-heure plus tard, nous sommes à nouveau assis sur nos "confortables" selles et ti-galop vers la montagne.

Ça doit bien faire vingt ans que nous n’avons pas fait de cheval. C’est bien agréable, mais ce qui fait la magie de la journée c’est surtout le panorama et la végétation. Nous nous promenons dans des forêts de pins gigantesques, nos chevaux n’en parraissent que plus petit. Nous grimpons litéralement dans la montagne en zigzagant dans les sentiers. Ici et là nous croisons des vaches et des chevaux qui brouttent tranquillement en toute liberté.

Nous arrêtons pour diner à proximité de deux habitations de Gitans. Ce sont des maisons basses en bois ronds recouverts de glaise avec un toit de verdure. Nous avons croisé quelques campements durant la montée, les familles étaient plutôt installées dans des tentes.

Nous poursuivons notre montée jusqu’à un plateau tout près des sommets et des nuages. Ici encore des gitans y sont installés. Notre guide connait la famille et nous amène rencontrer les femmes de la famille dans leurs maisons. C’est étonnant, c’est plutôt spacieux ! Derrière la maison il y a un beau grand jardin et un enclos pour les troupeau de mouton et de chèvres, environ 200 têtes.

Pendant ce temps à l’extérieur, les hommes s’affèrent à la tonte du troupeau de moutons. On s’assoit et on profite du spectacle avec une toile de fond de carte postale.

De retour à notre chambre, nous refaisons connaissance avec certains de nos muscles et buvons un succulent thé cachemiri constitué de thé vert, de cardamome, de canelle et de safran. Nous nous disons que cette journée à elle seule confirme la décision que nous avons prise de venir dans ce coin de pays. Ce n'était que le début...