Sunday, January 22, 2012

Flashback: Pashupatinath au Népal

Depuis 2 semaines nous sommes à Bali avec la famille, Denise ma belle-mère, Paulin mon beau-frère et Jane sa femme.  Ils se sont joint à nous pour prendre un petit break de l'hiver et aussi pour un repos bien mérité.  

Jusqu'à maintenant on s'amuse bien.  On a pris du bon temps dans une villa à Seminyak pendant quelques jours avant de se diriger vers la plage dans le coin d'Amed.  Après un peu d'exploration en moto du luxuriant paysage balinais nous sommes monté un peu plus au nord à Toya Bungkah.  Nous y avons escaladé le volcan du mont Batur en pleine nuit pour apprécier le lever du soleil.  Nous sommes présentement dans un bel hôtel depuis 5 jours, on dirait qu'on n'est plus cabables de décoller d'ici, on profite de la piscine et du beau temps.  Il faut dire qu'il a beaucoup plus durant nos premiers jours à Bali, donc on en profite.

Voici pour un résumé des dernières semaines. Mais Denise a apporté la caméra Reflex de Marjori et c'est cette caméra que nous avons utilisée pour prendre toutes nos photos de Bali.  Le problème c'est que notre laptop ne semble pas apprécier la communication avec cette dernière et il nous faudra acheter un lecteur de cartes CF lorsqu'on retombera dans la civilisation pour pouvoir copier les photos (et les mettre sur le blogue).  C'est pour cette raison que j'ai décidé de revenir en arrière et de plutôt vous parler du Népal.  Les photos de Bali viendront plus tard :)

Pour faire un petit rappel, nous avons passé quelques semaines dans ce pays où nous avons fait un trek, on s'est baigné avec des éléphants et mon ami Hugo est venu nous rejoindre à Katmandu pour la dernière semaine.  C'est de cette semaine en question dont je veux vous parler.  Plus particulièrement d'un endroit bien spécial en banlieue de Katmandu appelé Pashupatinath.

Une partie du temple Pashupatinath avec ses gath
Pashupatinath est en fait un temple hindu.  Les népalais sont en grande majorité hindu, étant donné qu'ils ont été pendant longtemps un royaume du pays aujourd'hui connu comme l'Inde.  La religion hindu, aussi compliquée qu'elle peut être, prescrit que lors d'un décès le corps de la personne doit être brûlé et les cendres jetées dans un fleuve sacré.  (Bon c'est très très simplifié mais c'est à peu près ça que j'ai compris).

Dans Kathmandu passe justement une rivière sacrée aux bords de laquelle a été érigé le temple Pashupatinath.  Des escaliers longent les deux côtés de la rivière offrant ainsi un accès facile à l'eau.  À intervalles plus ou moins réguliers on retrouve aussi des autels.  Ces escaliers sont appelés des gaths.  Le temple est en fait un complexe de plusieurs constructions dispersées sur un immense terrain.  La rivière passe au milieu et des ponts construits à intervalles réguliers permettent de passer d'un côté à l'autre de la rivière.

À Varanasi en Inde nous avions assisté à des crémations, mais l'Inde étant ce qu'il est l'expérience avait été très expéditive et nous n'avions pas pris de photos.  Ce fut tout de même un peu bouleversant et lorsqu'on a appris qu'il y avait des crémations à Kathmandu aussi on a décidé d'y aller avec Hugo.
La première chose qui frappe en arrivant sur le site c'est la fumée qui est omniprésente et l'odeur.  C'est frappant parce qu'on sait d'où vient cette fumée... et que l'odeur nous rappelle étrangement celle d'un BBQ.  Si on était au steakhouse on trouverait que ça sent bon, mais là c'est un peu troublant d'apprécier l'odeur de grillé, c'est comme un peu gênant.

Moi & Hugo sur une terrasse surplombant des autels de crémation
Dès notre arrivée sur le site nous apercevons plusieurs colones de fumée s'élever derrière les édifices.  Après avoir payé les frais d'entrée, nous sommes accueillis par des soit-disant guides qui veulent nous offrir un tour guidé.  Nous refusons et on descend vers les ghats.  De chaque côté on peut apercevoir les autels, certains brûlent et d'autres sont vacants et en attente du prochain défunt.  Nous sommes un peu abasourdis par l'ambiance et par ce qu'on voit.  On s'arrête un instant pour décanter et observer autour de nous, nous yeux sont grands et nos faces en disent long.  
Au moment où l'on commence à se resaisir, on entend quelqu'un nous parler à notre gauche, on se retoure et on réalise qu'on nous demande de nous tasser pour laisser passer des gens qui transportent un corps sur un brancard.  Ouf !

Tout de suite après, une série de vaches traversèrent le pont, un peu comme sorties de nulle part à traves la fumée et se dirigent vers nous, nous ramenant un peu à nos esprits.
Des vaches traversent un pont dans la fumée
Hugo & moi à l'entrée du site
Du pont nous pouvions avoir une meilleure vue du site et de comment les autels sont disposés.  D'un côté du temple, les autels étaient plus gros et couverts d'un petit toît.  De l'autre, ils étaient composés d'une simple base en béton, beaucoup plus petite.  De ce côté, des corps sont disposés sur les petits autels, comme en attente.  On apprendra plus tard que ces derniers sont bénis dans la rivière par un membre de la famille avant d'être brûlés.

Les autels plus gros qui surplombent la rivière
Un corps en attente de l'ultime bénédiction avec un enfant qui joue dans l'eau
Plusieurs gens de baignent dans la rivière, enfants comme adultes.  Les enfants jouent et les adultes, eux, ne font que s'y mouiller pour obtenir la protection de la rivière la plus sacrée du Népal.  Il y a beaucoup de monde sur le site.  Des familles de défunts, des prêtres, des touristes, des chiens des vaches, des singes, etc.  On y retrouve aussi des Sadhu, ce sont des hommes qui se dévouent à Shiva la déesse destructrice.  Ils ont le visage coloré et les cheveux en "dreads".  Ils vivent sur le site du temple et se nourissent des offrandes des gens, on  les voit un peu partout.  Je n'ai pas de photos car ils demandent de l'argent en échange (un peu contre nos principes) mais vous pouvez en trouver tout plein sur le web, notamment ici.  Un fait intéressant est que les Sadhus seraient castrés.

Une famille se recueille devant le corps avant l'allumage
Nous décidons de nous approcher des gros ghats où l'on peut apercevoir des feux.  Timidement on s'approche, les familles sont réunies autour des autels où les dépouilles sont installées et certains ont l'air plus accablés.  Sur d'autres ghats, des bûchers sont déjà bien avancés et on peut apercevoir un pied dépasser du feu.  La chaleur est très intense et l'odeur de méchoui est plus présente.  Certains bûchers sont très décorés avec des fleurs orange et autres offrandes.  On nous a dit que ce sont souvent des personnalités comme des policiers ou des familles plus riches qui pouvaient se payer ce genre de décorations.  La majorité des bûchers sont un simple empilage de bûches sur lesquelles le corps recouvert d'un linceul est déposé.  On dépose ensuite de la paille sur le dessus et en dessous pour l'allumage.

Un bûcher décoré. En arrière plan le corps d'une femme qui se consume.

C'est l'ainé de la famille qui allume le bûcher si c'est le père qui est mort et le cadet si c'est la mère.  Nous avons assisté à l'allumage d'un bûcher de femme et le petit garçon semblait un peu troublé par la tâche qu'il devait accomplir.  À travers la paille, nous avons pu apercevoir le visage de la défunte et il semblait avoir été maquillé.
Une fois le bûcher allumé, la famille ne s'attarde pas trop et un "technicien en crémation" prend le relais.  Il s'assure que le corps en entier brûle en replaçant les membres qui tombent à côté et en ajoutant des barre de graisse végétale afin d'intensifier la chaleur.

Un homme s'occupe de la crémation d'un corps.


Une fois le tout réduit en cendres, tout ce qui reste sera poussé dans les eaux de la rivière. 
Ce fut une expérience un peu troublante mais enrichissante.  Nous ne sommes pas habitués à voir la mort d'une manière aussi crue dans nos sociétés occidentales.  C'est ce genre d'expérience qui nous fait apprécier à quel point les cultures peuvent être différentes.

De l'autre côté de la rivière nous avions pu observer de gros piliers circulaires qui surplombaient la rivière et sur lesquels étaient installés des gens qui exercaient un rituel.  Nous avons appris qu'en fait, lorsque le père ou la mère meurt, l'ainé se doit de faire un genre de stage de 3 semaines sur les lieux du temple.  Une fois cette période terminée, il rencontre un prêtre pour une cérémonie avant de retourner dans sa famille.
Une cérémonie en cours.  Remarquez le singe avec la banane qu'il venait 'habilement leur voler



Saturday, January 7, 2012

Bohol

Après quelques jours sur l’Île de Palawan, on a finalement décidé de se diriger vers une autre île des Philippines, l’île de Bohol.  On cherchait une destination facile d’accès, où nous pourrions faire de la plongée et admirer les eaux turquoises et les plages de sable blanc que l’on voit partout dans les photos promotionnelles des Philippines.  On ne s’est pas trompé, on a trouvé tous ça et plus encore !

On a donc pris un vol de Palawan en direction de Cebu city d’où nous avons pu faire une connection avec le ferry en direction de l’île de Bohol.  C’était notre première expérience avec les ferrys Philippiens et c’est vraiment le grand confort.  Même en classe touristique (la plus basse), on a droit à des sièges en cuir très confortables, service de boisson et de nourriture et la projection d’un film.  L’heure quarante cinq de trajet s’est très bien passée.

Nous sommes arrivé alors que la nuit était déjà tombée, ce n’est que le lendemain que nous avons pu aller voir la plage de Alona avec son sable blanc qui est plutôt du corail broyé.  Il est tellement fin à quelques endroits que ça donne une impression de pâte entre les orteils.  Nous pensions nous trouver une chambre sur la plage pour pouvoir en profiter, mais finalement nous n’avons rien trouvé qui faisait notre affaire.  C’est en passant dans une agence de plongée dans le petit village de Panglao que le proprio nous a parlé d’un resort à l’extérieur de la ville.  Jean-François est allé voir l’endroit en question et a été charmé.  C’est beaucoup mieux que tout ce que nous avons vu sur la plage et pour une fraction du prix.  La moto est même incluse avec la chambre, ce qui nous a permis de nous déplacer à notre guise de notre tranquille resort (5 chambres et 4 villas) au village et à la plage bondée de touristes.  Panglao n’est pas l’endroit pour découvrir la culture philippine à l’état pure, on se rapproche plus d'une ambiance de fiesta sur la plage entre blancs.  Nous étions bien content de notre trouvaille un peu en retrait où nous avons profité de la piscine pour le restant de la journée.
Le lendemain nous nous embarquions sur un bateau pour aller faire 3 plongées autour de l’île de Balicasag.  Nous y avons fait des plongées complétement différentes de celles du Vietnam.  Nous avons pu voir des tortues aussi grosses que nous, un banc de gros Jackfish qui nous a tourné autour de la tête, un banc de maquereaux dont la tête qui s'illuminent lorsqu’ils ouvrent la bouche pour manger les méduses et nombreuses autres petites bêtes commes des petites crevettes.  Nous avons aussi, pour la première fois, plongé à des endroits où l’on retrouve un mur de corail.  Ça donne une forte impression d’infini, c’est l’infini des abysses sous nous et c’est l’infini bleu au dessus de nous.  J’y ai souvent eu l’impression de tomber. 
Entre deux plongées nous avons eu la chance de pouvoir admirer des baleines pilote (ou globicéphales) passer pas très loin du bateau.
Au total nous avons fait 6 plongées en 2 jours et nous avons décidé de rester au sec pour notre dernier jour sur l’île afin de la découvrir un peu…à moto bien sûr !

Notre premier arrêt s’est fait au centre de Tarsiers.  C’est quoi un tarsier ?  C’est une petite bête très adorable, qui est souvent décrite comme étant la plus petite espèce de singe.  Ils mesurent entre 10 et 15cm, ça tient dans une main !   

Le centre que nous avons visité procure un environnement protégé à une dizaine de ces bêtes.  Le territoire est pourtant bien grand, mais notre guide nous indique que malgré leur petite taille, ils sont solitaires et ont besoin de beaucoup d’espace.  Ils se croissent seulement pour se reproduire.  La femelle portera le petit pendant 6 mois.  À la naissance,  le petit aura le mérite d’être le plus gros bébé en proportion de la taille de sa mêre pour un mammifère. 

Lors de notre courte ballade, nous avons eu la chance de voir 3 tarsiers, dont un de tout près.  Leurs beaux grands yeux nous ont fait craquer !  Ils sont chacun d’eux plus gros que leur cerveau.

Le restant de notre ballade a été marqué par une diversité de paysages magnifiques.  En à peine 70km nous sommes passé de la plage


À des petites rizières entourées de palmiers et de cocotiers

À une forêt aux arbres infinis qui enveloppent la route

À de grandes rizières

Et finalement aux chocolate Hills qui sont au nombre de 1776.

La nature a beaucoup à offir, nous en avons fait qu’un survol, mais ça laisse à croire que l’île mériterait d’y passer beaucoup plus de temps !

Nous sommes maintenant de retour dans le ferry en direction de Cebu City.  Demain nous nous envolons vers l’Indonésie pour y retrouver ma mère, mon frère et ma belle-sœur à Bali.  À partir de dimanche notre voyage en duo prend fin, nous aurons de la compagnie tout au long de nos dernières semaines de voyage.  La dynamique sera évidemment changée, mais nous avons bien hâte de revoir des gens que nous connaissons.  Ça fait maintenant 4 mois que nous sommes en Asie, nous la trouvons toujours magnifique, mais ce sera sûrement intéressant de la redécouvrir à travers leurs yeux !