Sunday, September 18, 2011

Où sont les femmes?

Je ne m'en suis pas rendue compte immédiatement, mais après un certain temps en Inde, une question s'est mise à me chicoter,... mais où sont les femmes? 
Ce n'est pas qu'il n'y en a pas, on les remarque passer dans la rue avec leurs sarees aux couleurs magnifiques, mais à un certain point on se rend compte que nous n'avons pas beaucoup d'interraction avec elles.  Ce sont des hommes qui nous servent dans les restaurants, qui nous accueillent dans les hotels, qui tiennent les commerces, qui nous abordent dans la rue pour discuter et qui nous conduissent (à l'exception d'une conductrice de rickshaw rencontrée à Pondicherry!).  Il y a souvent des attroupements d'hommes dans les rues, qui prennent le thé et qui discutent, qui ont une vie sociale bien visible à nos yeux de touristes.  Comme je le disait ci-haut, ce n'est pas qu'il n'y a pas de femmes dans les rues, mais elles ne sont souvent que de passage.
C'est encore plus frappant dans le nord de l'inde qui est beaucoup plus conservateur.  C'est d'ailleurs où j'y ai été le plus boulversée en tant que femme. Il me fallait parfois passer par JF pour faire des demandes, car je ne me sentais pas toujours écoutée.  À se promener dans les rues, j'ai remarquais que pratiquement tous les regards étaient dirigés vers mon corps plutôt que mon visage, on finit par se demander ce que la femme représente pour eux.  Je vous parle de leurs regards, mais ils ne s'arrêtent pas toujours qu'à cela...
J'ai vécu une autre expérience particulière, au Cachemire cette fois.  Nous étions en voiture avec notre guide Javed et son oncle d'un certain âge et nous faisions la tournée de villages assez reculés.  Vers la fin de l'avant-midi, on s'arrête dans une petite boutique et Javed me dit:
" Je vais t'acheter un foulard pour la tête, nous arrivons dans des villages (musulmans) très conservateurs.  Il s'agit d'une journée de prière spéciale du ramadan, le dernier verdredi." 
Encore aujourd'hui, je me demande si cette demande avait pour but d'appaiser le malaise de nos accompagnateurs ou s'il s'agissait vraiment d'une necessité.  Ça vous étonnera peut-être, mais j'ai effectivement porté un voile sur ma tête pour le restant de la journée,
Moi en Audrey
je me suis prise pour Audrey Hepburn le temps d'un après-midi.  Une fois le foulard sur ma tête, JF m'a regardé d'un drôle d'air et m'a dit:
" C'est vraiment étrange"
et quelques secondes après, Javed me regarde et me dit:
" Wow ça te va bien, je crois que t'es plus belle avec un foulard"
 Comme quoi, tout est relatif! 
L'expérience fut particulière.  Le regard des gens change du tout au tout.  C'est un geste qui m'a paru très apprécié, les gens me souriaient beaucoup plus (ou riaient de moi? ) plutôt que de me regarder d'un regard soutenu.  Je crois que l'expérience a été plus marquante pour JF que pour moi.

Comme vous le savez, nous sommes maintenant au Népal et il y a déjà une grande différence au niveau de la place de la femme, nous en cotoyons maintenant beaucoup et ça fait du bien!  Nous ne sommes pourtant pas à l'autre bout du monde, nous sommes dans le pays voisin. Les différences que nous remarquons lorsque nous traversons une frontière nous étonnent à chaque fois.

1 comment:

  1. L'Inde et particulièrement le Cachemire m'avait aussi fait prendre conscience de ma condition de femme... L'expérience de l'Inde est particulière sur cet aspect, comparativement à d'autres pays d'Asie. J'avais eu les larmes aux yeux en visitant une coopérative de Kolkata qui venait en aide aux veuves. Il y a de ces moments où on apprécie être née de l'autre côté de l'océan...

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